« Si la fermacculture s’énonce sous forme de négations, c’est parce que l’accent n’est pas porté sur la substance et la permanence des choses et des phénomènes, mais sur la relation. »
Berque
« La «richesse», en fermacculture, c’est la variété des rythmes de vie présents au sein d’un même milieu. Plus le nombre et la diversité des intelligences en présence dans une parcelle est grande, plus le spectre des biorythmes est large et dense (voir figure 3).
Habiter un milieu riche en rythmes de vie constitue l’horizon, et la raison, des pratiques agricoles fermacculturelles. Il s’agit en somme, tout en produisant des légumes, de recouvrer le sens du rythme; une vie rythmée par l’apparente immobilité des pierres et des terres, le lymphatisme indolent des lombrics, le grouillement incessant des fourmis et des bactéries, le sourd et obscur déploiement des mycéliums, la lente ramification des frondaisons, le vol vif et pétillant des hirondelles, le pas noir et balancé des corbeaux, la frêle croissance des têtards, la souple inclinaison des bambous, l’infime scintillement des lucioles et des étoiles. »